Dans les forêts de Sibérie

Publié le par Elisa

Dans les forêts de Sibérie

L'amitié ouvre souvent de nouvelles pistes :  je n'aurais peut-être jamais lu Dans les forêts de Sibérie (2011) de Sylvain Tesson , sans l'encouragement et le prêt d'une amie. Ce livre m'a lentement apprivoisée : d'abord irritée par un style que je trouvais trop journalistique (  phrases courtes à la recherche de l'effet, de la petite formule qui fait mouche), j'ai ensuite été doucement séduite, amusée et touchée par ce  récit intime.
Sylvain  Tesson a choisi de s'isoler dans une cabane en Sibérie au bord d'un lac et ce pendant six mois. Entreprise un peu folle et antihéroïque. C'est le journal de ces six mois d'immersion dans les forêts sauvage qu'il retranscrit ici.
Fort de ses munitions (vodka à gogo, livres et nourriture rudimentaire), l'écrivain relate ce nouveau rapport au temps et à l'espace qui nourrit alors sa pensée, son corps, ses émotions :

J'ai contemplé le poème des montagnes et bu du thé pendant que le lac rosissait. J'ai tué le désir de l'avenir. J'ai respiré l'haleine de la forêt et suivi l'arc de la lune.[...] J'ai admiré la vieillesse des arbres , apprivoisé des mésanges, saisi la vanité de tout ce qui n'est pas révérence à la beauté. [..] J'ai connu des semaines de neige silencieuse. J'ai aimé avoir chaud dans ma hutte pendant que la tempête déchaînait sa rage . [...] J'ai appris à m'asseoir devant une fenêtre.  

Apprendre à s'asseoir devant une fenêtre.  Mais aussi être brûlé par un amour perdu, par le froid, par des rasades de vodka  partagée avec des visiteurs hauts en couleur.   .

Publié dans essais

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