L'ennemi principal, tome 2 : Penser le genre

Les essais de la sociologue féministe Christine Delphy m'ont été conseillés : j'ai donc entamé la lecture du deuxième tome de l'ouvrage "L'ennemi principal" ( 2001, éd.Syllepse). Cette chercheuse analyse les processus de domination des femmes en y appliquant la "grille de lecture" marxiste. Elle démontre ainsi en quoi le travail domestique des femmes relève d'un travail non rémunéré et donc d'une forme d'exploitation. Elle démonte les théories féministes qui s’appuient sur l'argument différentialiste (l'identité féminine...) qui peut s'avérer être un sacré chausse-trappe. Elle s'étonne que l'égalité ne soit pas davantage au cœur des revendications (plutôt que l'identité !). Son propos s'élargit aussi aux autres "groupes" dominés et fait écho à notre actualité :
Les conséquences de la politique identitaire à laquelle les populations "arabes" de France ont été acculées ne sont pas toutes bienvenues du point de vue de la société globale. [...] La société globale, dominante, continue cependant de prôner et d'encourager ce culturalisme, c'est d'ailleurs elle qui a créé le slogan "reconnaissez ma différence" puisque c'est une façon relativement indolore de faire accepter la hiérarchie. Elle souhaiterait évidemment que cette façon soit totalement indolore pour elle-même, mais préfère quelques inconvénients du culturalisme aux coûts de l'égalité.

C'était il y a quinze ans... Et nous voilà aujourd'hui tous déboussolés...
L'égalité a un coût. Et elle est bien le seul moyen de lutter contre le racisme, le sexisme et les replis identitaires. C'est la leçon tirée par Christine Delphy.

De la recomposition des identités politiques

La montée en flèche de l'abstentionnisme en France est-elle due à un divorce opéré entre le peuple et ses élites ? Le clivage gauche-droite structure-t-il toujours autant les attitudes ? On v...

http://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/de-la-recomposition-des-identites-politiques

Entendu ce midi : Gilles Finchelstein , essayiste, note combien les discours sur l'égalité "s'étiolent" tandis que les discours identitaires "fleurissent", ce qui, je cite, "est inquiétant pour notre démocratie"...