Poteaux d'angle (2)

Publié le par Elisa

Image du film The Assassin de Hou Hsiao Hsen
Image du film The Assassin de Hou Hsiao Hsen

Je lis et relis les poèmes de Michaux, extraits du recueil Poteaux d'angle (1981) que j'ai déjà évoqué dans un article précédent. J'apprécie beaucoup l'émotion procurée par la répétition d'un même motif au gré de lectures, musiques, rencontres, films différents. Comme si la vie s'ingéniait à nous faire malicieusement des clins d’œil.
J'étais par exemple intriguée par ces images d'arbres qui frissonnent dans les deux films asiatiques que j'ai vus récemment (The Assassin du Chinois Hou Hsiao Hsen et Sunhi du Coréen Hong San Soo). Chez Hou Hsiao Hsen, ce motif me semblait très beau mais privé d'émotions. Chez Hong San Soo, il crée une pause étrange dans le récit, une parenthèse contemplative. Quand je pense à ces deux films , ce sont ces plans d’arbres frémissants qui ressurgissent .
J'ai compris dans un poème d'Henri Michaux la rémanence de ce motif :
Les arbres frissonnent plus finement, plus amplement, plus souplement, plus gracieusement, plus infiniment qu'homme ou femme sur cette terre et soulagent davantage.
Les peurs, les appréhensions, les soucis, la mélancolie, les tendresses, les émotions inexprimables, les arbres, pourvu qu'il y ait un souffle de vent, savent les accompagner
.
Je n’opposerai pas cette "tendresse" des arbres à celle des hommes.Mais je crois que ce poème nous éloigne vraiment de toute mièvrerie.

Publié dans Poésie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article