S'émerveiller

Publié le par Elisa

S'émerveiller

C'est un beau titre, "s'émerveiller". L'essayiste Belinda Canonne s'attache en plusieurs courts chapitres à décrire et analyser les différentes formes d'émerveillement. Elle invite notamment à cultiver ce qu'elle nomme la "vigilance poétique", cette sensibilité à la beauté qui nous entoure : le geste d'un être aimé, les yeux tendres et rieurs d'une amie, un majestueux séquoia, une phrase, un air de musique, une belle stalactite...

Pas de mièvrerie dans son analyse mais la conviction que cette vigilance est une sève. Son essai fait écho à un texte que je lis actuellement: "De L'âme" de François Cheng. Ce poète décrit la vitalité de la trinité âme/ esprit/ corps, plus subtile et plus riche que la simple opposition  entre le corps et l'esprit. Ne pas oublier l'âme.  Belinda Cannone le rejoint dans la défense de cette part unique et poétique de nous-même :

  Pour "habiter poétiquement le monde", selon la belle formule de Hölderlin, inutile de rejoindre les îles fortunées ou l'embouchure de l'Orénoque ici, dans ma ville ou sur ma haie, près de ce corps , sur cette piste de danse, l'émerveillement peut naître de moments simples, de cette déroute qui est à la portée de chacun pourvu que l'esprit y soit disposé par ouverture et attention. Alors se manifeste ce que je propose de nommer une surprésence, notion qu'on doit comprendre dans un double sens : présence considérable des objets, apparaissant soudain dans une lumière extraordinaire quelle que soit leur valeur intrinsèque ; et, répondant à cette présence du monde, la surprésence désigne la capacité de se tenir dans un état de présence extrême au monde, qui le fait advenir dans son éclat.

Au fil de ce blog, je ne cherche qu'à exprimer et partager les émerveillements que me procurent les livres, émerveillements parmi bien d'autres.

Publié dans essais

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